LE GRAND HUIT 2013
(et 1ère course de Cœur
Fidèle)
Bon départ en terme de timing, l’absence d’entrainement et
de coordination de l’équipage fait que les premières manœuvres nous relèguent à
la dernière place, et nous voyons tous les autres bateaux prendre de l’avance
doucement mais sûrement.
Une longue remontée du désert commence et après certains
bords difficiles proches du Cap d’Agde, nous rattrapons enfin les derniers
bateaux et passons Narbonne Plage avec 2 bateaux seulement derrière nous. Clairement,
à ce moment de la course nous ne maîtrisons pas encore le bateau dans ces
conditions de vent faible.
S’ensuit un long bord de portant dans du vent faible et dans
le brouillard pour rejoindre la marque a Banyuls-Sur-Mer (le parcours ayant été
détourné pour raison de coup de vent). Nous visons la terre pour profiter d’une
convergence et nous avons la très bonne surprise de voir apparaitre sur l’ais des
bateaux les uns après les autres, nous indiquant que nous sommes plus que
rapides dans ces conditions de portant medium. A l’approche de Banyuls le vent
adonne et permet au 816 mieux placé de repasser devant. Apres une petite
cacahuète (ni la première, ni la dernière) due à une erreur de frappe sur le
GPS, nous passons la marque spécial en faisant bien rire le directeur de course
Guillaume. A la suite de cet événement nous subissons la seule avarie que nous
aurons à déplorer sur cette course : un transfilage de poulie qui a cassé.
Nous profitons donc de ce moment de vent relativement calme pour checker le
bateau et recharger les batteries avant le coup de vent au près annoncé.
S’ensuit un long bord de prés qui finit par se débrider en
bord de reaching, malheureusement l’état de la mer ne nous permet pas l’envoi
du Code 0. Nous finissons par décider de nous faire plaisir et descendons 20 °
sous la route pour pouvoir envoyer le spi lourd et envoyer du bois. Un bord
merveilleux, un peu court mais intense (max speed 17,33 nœuds) se finissant par
un planter/départ au tas nous convainquant de rentrer le spi. Des étoiles dans
les yeux, le vent adonne enfin à l’approche de la grande motte, nous permettant
de renvoyer le spi de brise et de finir à la Grande Motte juste devant Yuri,
skipper Russe.
Après environs 12 heures d’arrêt forcé, à cause du coup de
vent (on aurait bien aimé y aller nous, parce que ca va plutôt bien dans la
brise…), nous repartons. Bon timing sur le départ (nul, mais mieux que les
autres), seul une erreur de manœuvre nous prive
de passer la bouée en tête. Qu’à cela ne tienne nous envoyons le spi et
le reste de la toile, surpris par le fait que le vent soit moins fort que prévu.
Nous passons l’Espiguette et Baronnet en tête avant de se faire doubler par le
759 (Jeffrey Mac Farlane, américain vainqueur en prototype) ; dès que le
vent adonne nous envoyons le gennaker pour un bord de folie où le bateau
n’arrête plus d’accélérer, nos poursuivants rétrécissent puis disparaissent à
l’horizon au fur et à mesure que nous ajustons la toile à la force du vent. Seul
le 624 (Prototype) tiens le rythme en passant à ras la terre (le 759 étant assez
loin devant), puis il disparaît. En arrivant à Caro nous apprendrons qu’il
s’est échoué à Roustan. Le plaisir du pointeur est partagé puisqu’en 40 milles
nous avons pris 7 milles à notre concurrent direct soit environ 40 minutes à ces vitesses. Malheureusement, une succession
d’erreurs stratégiques et un effondrement du vent par l’avant permet à Andrea et Govana (Marina Militare 520) de
recoller et de nous dépasser rapidement. Au passage de Porquerolles ils ont 1
nautique d’avance qui va leur permettre de passer avant le passage à niveau du
petit matin pendant que nous resterons complètement collé au milieu de la passe
avec les vagues du trafic de touristes très dense, à attendre le retour du 816
avec qui nous ferons le tour de l’île. L’addition de cette pause café à Porquerolles
s’élève à plus de 16 miles (c’est un coin hors de prix…). Nous repartons vers
Caro en jouant « à toi, à moi » avec Richard Hewson (816) qui
nous l’apprendrons plus tard fêtait son anniversaire. Après un passage
magnifique dans les îles du Riou en mode match race (gagné par Richard) au
soleil couchant, nous sommes en partie rassurés sur les performances du bateau
dans le petit temps. Nous décollons avant Richard dans les calmes qui
s’ensuivent et passons au petit matin à Caro avec 30 minutes d’avance.
Pierre en plein effort :) |
Sur le grand bord de retour vers Narbonne, la satisfaction est
grande de voir que le bateau n’est pas tant que ça pénalisé par sa carène dans
des conditions de portant léger. Aprés un long bord et deux empannages, nous
passerons Narbonne en 3eme position derrière le 520 et devant Yuri, à ce moment
on se dit qu’il sera possible de sauver la 3eme place au général devant Yuri ou
Richard.
Nous repartons au près dans un vent d’environ 10 nœuds, et
dans une mer difficile (clapot croisé de face), nous sommes très vite rattrapés
(alentours de Sète) par Yuri qui fait fi de toutes les cardinales du parc à
huitres de Gruissan et coupe au travers s’octroyant ainsi un gros raccourci au
risque de s’empêtrer dans les câbles. Gros moment de concentration à bord, Yuri
va plus vite que nous. Nous commençons par le marquer à la culotte, en
profitant au passage pour pomper ses caps et réglages, avant de jouer avec
chaque bascule de vent. A partir de là, la tendance s’inverse, nous serons plus
rapides jusqu’au bout et lui collerons 30 minutes (soit 4 miles) entre Sète et la Grande Motte. Cela nous
permet de sauver notre déficit de 50 minutes sur richard de 7 minutes.
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